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Allocution du Président de l’ACTOG à la fête du 31e anniversaire de l’association

mercredi 12 avril 2017, par Abou KATTY

Mesdames et Messieurs les invités,
Chers sœurs et frères,

Au moment de prononcer cette allocution, mes pensées vont à nos membres aujourd’hui disparus. J’ai nommé : Issa KOULIBALY, Mohamed SAMPIL, Pr Ansoumane DORE, Baba DIAGOURAGA, Malick CONDE, Dr Badara DIOUBATE, Ghandi TRAORE, sans oublier nos proches eux aussi disparus. Paix à leurs âmes.

Merci pour eux et merci pour votre présence à cette célébration du 31e anniversaire de notre Association des Cadres et Techniciens d’Origine Guinéenne en France (ACTOG-France).

Quelques unes des principales actions menées par l’association seront rappelées ici, en articulant mon propos autour de leur genèse, leur esprit et leur intérêt, surtout dans les domaines clefs que sont pour nous : l’Éducation, la Santé, l’Agropastoral et les Grands Services de l’État.

L’ACTOG s’est donné comme objectifs premiers, en plus de contribuer au développement général de la Guinée, d’accompagner ses membres dans leur volonté de s’insérer ou se réinsérer dans les circuits de ce développement.

La variété des formes d’éducation, liée à la multiplicité des sociétés africaines, conserve des caractères communs. Dans ces caractères on note la présence de quelques facteurs d’équilibre et de perfectionnement, avec une bonne prise en compte des traditions sociales, traditions à adapter aux exigences de modernité et d’ouverture sur le monde, tout en gardant leurs spécificités propres.

Outil de transformation de la Société et de croissance économique, l’Éducation tient une place de choix dans toute politique rationnelle de développement.

En effet quel que soit le bout par lequel on prenne cette question du développement d’un pays, bouts économique, sociologique, politique ou autre, l’Éducation apparaît toujours comme un facteur essentiel, indiquant l’importance de la formation de la population, en particulier celle de la jeunesse, si l’on veut que ce développement soit rationnel et maîtrisé.

C’est sur ces bases, que l’ACTOG a choisi de mener ses actions pour la Guinée dans le système éducatif, par des transferts de connaissances à travers des cours magistraux, des travaux pratiques et des travaux dirigés dans les universités , sur des supports didactiques appropriés.

Dans le même élan, l’ACTOG s’est impliquée dans les programmes de valorisation du système éducatif, en participant aux différents États généraux et études de dossiers, comme celui de la Banque Mondiale pour la réforme de l’enseignement supérieur.

Nous ne nous sommes pas limités à la seule Éducation, nos autres Commissions permettent à l’ACTOG de répondre à des sollicitations dans d’importants domaines, comme la Santé, la Justice, l’Agropastoral et les Grands Services de l’État.

Nous mettrons ici un accent particulier sur la Commission Santé, qui reste notre Commission phare. Elle a mené à bout notre plus gros et plus visible programme à ce jour, celui de l’équipement des deux grands hôpitaux de Conakry en imagerie médicale, avec l’aide du premier programme TOKTEN du PNUD pour la Guinée et de l’ONG Hôpital Assistance, avec formation de techniciens pour assurer le fonctionnement et la maintenance des équipements.

La Commission Urbanisme et Habitat a produit de son côté une importante étude sur le Projet urbain de Matoto.

Dans la même veine, des études très sérieuses ont été menées par nos membres sur le terrain en Guinée, dans le cadre surtout du premier projet TOKTEN. Il en est ainsi du Tourisme, du Transport, de l’Élevage et Agriculture, de la Sécurité sociale, etc...

Toutes ces études ont fait l’objet de rapports circonstanciés, mis à la disposition des différents Ministères concernés du pays, et du PNUD/UNESCO.

On imagine aisément la difficulté d’évaluer à court terme, l’impact des enseignements de nos membres sur la jeunesse lors de leurs missions dans les universités. Mais aprè 31 ans d’existence de notre association, nous pensons avoir suffisamment de recul pour le faire.

Nous affirmons alors, sans fausse modestie, que cet impact est bien réel et positif. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter les Grands Services de l’État et d’écouter les jeunes cadres qui ont eu à profiter des prestations de nos membres. Ils vous parleront sans doute du bon profit qu’ils ont tiré des enseignements reçus. Ce sont là de réels motifs de satisfaction et de motivation pour l’association, qui l’incitent à maintenir le cape malgré les difficultés qu’elle peut rencontrer de temps en temps.

S’agissant de l’enseignement supérieur, nous restons convaincus que pour notre pays, comme pour pratiquement tous les pays africains, la Recherche doit être avant tout un outil de développement tout en restant un outil de formation. Son impact doit se faire sentir particulièrement dans les domaines agricole et énergétique, avec un accent mis sur les énergies renouvelables, en lui octroyant une part importante des bénéfices tirés des richesses du pays, comme celles des mines. On impliquera alors l’ensemble des forces vives et intelligentes du pays, celles de l’intérieur et celles de l’extérieur réunies.

Il existe en effet à l’extérieur du pays, un important réservoir de compétences parfois très pointues, dans tous les domaines, des compétences à introduire massivement dans le système éducatif, dans la gestion, en fait dans tous les domaines de développement du pays.

Une implication des experts de la diaspora, en association avec ceux de l’intérieur du pays, serait bénéfique pour la Guinée dans les négociations de contrats par exemple avec les Organismes internationaux, des contrats engageant le futur du pays. Il ne suffit pour cela que d’une réelle volonté politique. D’autant qu’un programme comme le TOKTEN peut permettre de réaliser cette implication des compétences de la diaspora, en plus des autres domaines d’intervention.

Cela permettrait à notre pays d’échapper au côté « prêt à porter » de certaines études et rapports d’experts, des experts souvent peu au fait des contextes socio-économiques du pays, comme l’a si bien analysé Feu Professeur Ansoumane DORE.

Dans cette approche du travail en synergie, entre les Guinéens de la diaspora et ceux de l’intérieur pour le bien du pays, il faudra simplement faire preuve à tout moment et à tous les niveaux d’une certaine humilité , de pragmatisme et d’un vrai dévouement pour le bien commun.

Notre ferme volonté est ainsi de continuer à tendre la main à la jeunesse, une jeunesse pour laquelle l’association sera toujours très engagée et continuera à l’inciter à rejoindre l’ACTOG, en vue de pérenniser ses actions pour notre pays. Dans le but d’améliorer l’impact de ces actions, une Représentation est mise en place en Guinée. Elle permettra de mieux gérer les activités, comme celles à venir de Conakry Capitale Mondiale du Livre 2017 et de la formation des formateurs.

Un autre des principes que nous défendons est celui de prôner l’excellence, sans tomber dans un excès d’élitisme. Une excellence dans la formation des jeunes, dans l’exécution des tâches, comme dans l’écriture par exemple.

C’est le lieu de rappeler que l’une des activités de l’ACTOG, ici en France, est la tenue de conférences sur des thèmes intéressant notre pays, dans son développement socio-économique. Nous citerons entre autres titres de conférences :

1. « Réflexion sur la politique fiscale de développement en Guinée », par Alia CAMARA
2. «  Les Mines », par Lamine BALDE
3. « Recherche scientifique et développement  », par Abou KATTY
4. « Le Tourisme », par Djibril Kassomba CAMARA
5. « Le Transport  », par Jérôme LOA
6. « Les Fonds Vautours », par Sanoussy DABO
7. « La Sécurité sociale », par Feu Mohamed SAMPIL

Pour terminer nous insistons sur la nécessité d’utiliser en synergie, les formidables ressources humaines de l’intérieur et de l’extérieur du pays, en vue d’une exploitation utile et profitable de ses immenses potentialités, en donnant la priorité à l’Éducation, la Santé et l’Agropastoral, pour que vive la Guinée.

          Abou KATTY Saint Michel sur Orge 8 avril 2017